Le train qui m’apportera jusqu’en Alberta se fait attendre. Nous finissons par embarquer peu après minuit. Je m’installe dans la petite cabine qui sera mon bureau, et ma chambre à coucher pour les trois prochains jours, après à changer ma chaise en lit (c’est comme un Transformer énorme et étonnement confortable) puis je pars à la découverte du train. Toilettes, douches, lounge, char d’observation. Je prends place avec une poignée de couche-tard dans ce wagon muni d’un dôme de vitre… drôlement divertissant, même au plein milieu de la nuit, puisqu’il nous permet de pleinement profiter de la Tour CN illuminée, et des lumières de Toronto qui nous entourent.
Je trouve mon lit vers 2h30… un lit vraiment douillet et je prends rapidement l’habitude de dormir tout en roulant dans la nuit. Vers 7h, j’entends l’équipage qui se déplace et les lève-tôt qui se dirigent (alors que je reste bien emmitouflé dans mon lit-nid) vers le wagon de restauration pour déjeuner. Plus tard, je m’amuse à jaser avec un couple de retraités britanniques qui m’offrent leurs conseils pour mieux traverser la Malaysie en train (ce que je compte faire dans quelques semaines) et qui sont allé un peu plus loin (en bateau parait-il) au cœur de la Patagonie que moi… Ils m’endurent pendant que je me remémore une traversée du désert Argentin qui devait durer 2h, et qui en a duré 15… de doux souvenirs! Parmi les découvertes de cette première nuit-journée à traverser le pays : comment soulever son lit de sorte à pouvoir accéder à la toilette au plein milieu de la nuit, sans tomber dans le couloir; comment; comment prendre une douche pendant que le conducteur s’amuse à ziger, zager puis freiner, là encore sans tomber dans le couloir; comment siroter un thé dans le wagon d’observation sans le renverser sur mon t-shirt Totorro préféré…
Je prends plaisir à revoir les forêts du nord de l’Ontario sous un autre angle… une belle première journée en amont de la tournée Chemin chez nous. Amis de l’Ouest, m’en viens!